Ce livre réunit deux conféren­ces qui ont été données à Dornach en Suisse les 20 et 22 novembre 2015. La première par Peter Selg  : «  Comment Rudolf Steiner s’est engagé pour le présent et le futur de la tri-articulation sociale  ». La seconde par Marc Desaules  : «  L’économie fraternelle  : agir pour la tri-articulation sociale aujourd’hui  ».

Extrait  :

«  Après les horreurs de la Première Guerre, Rudolf Steiner déclarait que le désordre élémentaire qui s’était emparé de tout le monde civilisé n’en était qu’à son début et n’avait encore soulevé que des vagues superficielles, et que la dynamique de la destruction et du chaos s’intensifierait rapidement  : «  Nous vivons aujourd’hui dans un temps dont le caractère confus et chaotique n’est pas prêt de s’apaiser. Nous allons vers des temps très difficiles dans le développement de l’humanité.  »

Aujourd’hui, presque un siècle plus tard, à quel endroit de cette spirale infernale nous trouvons-nous  ? Nous l’ignorons  ; pourtant, nous pouvons dire que nous comprenons toujours mieux Rudolf Steiner quand il disait que la tri-articulation sociale ne peut pas attendre, à la différence de l’anthroposophie qui, d’un certain point de vue, a encore le temps. Je pense que nous comprenons aussi toujours mieux la phrase suivante  : “Dans son caractère destructeur, l’évolution historique fera voler en éclats toutes les vieilles mesures que l’on voudra maintenir, ainsi que les nouvelles mesures que l’on voudra prendre en s’appuyant sur les [vieilles] habitudes de penser.”

Dans ce contexte, et en ces jours que nous vivons, il faut redire avec force que Rudolf Steiner attendait de l’Europe la réalisation de la tri-articulation, ce continent autour duquel, au 20 e siècle, tourna la spirale de l’espoir, mais aussi, ensuite, celle de la destruction, et même de la destruction quasi totale. »